Certains clients veulent tout, tout de suite : comment rester pro sans devenir leur esclave ? – Light Agency

Répondre à un courriel à 22 h. Accepter une urgence « pour hier ». Se mettre devant son ordinateur le week-end parce que « c’est important ». Si vous êtes freelance ou prestataire de services, vous savez exactement de quoi je veux parler !
Face à certains clients, le mot « disponible » se transforme vite en « corvéable ». Et cette situation n’est ni normale, ni professionnelle. Le vrai professionnel, ce n’est pas celui qui dit oui à tout. C’est celui qui sait cadrer, poser ses limites et surtout travailler dans un cadre sain. Sinon ? Vous devenez juste un exécutant stressé qui dit « ok » en serrant les dents. Autant redevenir salarié, non ?
Alors comment gérer ces clients pressés (voire oppressants) sans sacrifier votre planning ni vous épuiser mentalement ? Comment rester carré sans passer pour un rigide ? Et si nous en parlions sans tabou ?
Relation client toxique : ce n’est pas une question de politesse, mais de cadre !
Ce n’est pas une question de gentillesse ou de courtoisie. Vous pouvez parfaitement être ultra-poli, répondre avec des smileys, souhaiter une bonne journée à chaque message… Si vous ne posez aucune limite claire, cela ne changera rien ! Le client vous testera jusqu’à ce que vous disiez stop. Pourquoi ? Parce que ce flou lui laisse le champ libre :
- pas d’horaires précisés ? Il envoie un message à 21 h ;
- pas de délai minimum ? Il attendra une réponse dans l’heure ;
- pas de mention de ce qui est inclus ou non ? Il vous demandera sans cesse des modifications “vite faites” toutes les semaines.
Sachez-le, votre client n’est pas toxique dès le départ. C’est juste que vous lui avez laissé croire que tout était possible. Et c’est là que la relation se dégrade : frustration d’un côté, pression de l’autre. Alors qu’un cadre posé calmement dès le début changera tout. Un client qui sait à quoi s’attendre est bien plus simple à gérer qu’un client devant deviner vos règles. Et ce cadre-là, c’est à vous de le poser, pas à lui de l’inventer.
Fixer des limites claires, ce n’est pas fermer la porte. C’est ouvrir une vraie collaboration !
Bien des freelances ont peur de “froisser” un partenaire en posant des règles dès le départ. Ils se disent que cela va bloquer, refroidir, faire fuir. Mais en réalité, c’est tout l’inverse. Un cadre clair, c’est rassurant. Pour vous, parce que vous savez où vous mettez les pieds. Et pour lui, parce qu’il sait comment vous fonctionnez, ce qu’il peut demander (ou pas) et dans quels délais.
Ce qu’un client redoute vraiment, ce n’est pas un prestataire avec des limites. C’est un professionnel flou, imprévisible, qui dit oui à tout et finit par craquer ou pire… disparaître.
Alors, comment faire ? Dire par exemple : “Je suis disponible du lundi au vendredi et je traite les demandes dans un délai de 48 h maximum.” Ce discours n’est pas fermé. Il est simple, lisible, cadré. Et surtout : tenable dans la durée. Et si votre client ne veut pas jouer le jeu ? C’est qu’il ne cherche pas un collaborateur. Il cherche un exécutant jetable. Et franchement, de vous à moi, vous valez mieux que cela !
À mon sens, les meilleures collaborations naissent quand chacun connaît le terrain de jeu de l’autre. Donc, lors de votre prochaine collaboration, pas besoin d’être dur, soyez juste clair.
Dire non, c’est aussi une preuve de respect (pour vous comme pour le client) !
Beaucoup de freelances pensent que dire “non” va casser la relation, ternir l’image ou encore les faire passer pour des « pros difficiles ». En réalité, dire non, c’est faire preuve de clarté et d’honnêteté. Et cette attitude est la base du respect. Dire non à une demande irréaliste, ce n’est pas rejeter le client. C’est lui dire : “Je vous écoute, mais je ne peux pas faire cette tâche correctement dans ces conditions.” C’est penser : “Je préfère refuser que bâcler.” Et surtout, c’est indiquer : “Je respecte mon métier, mon temps et mes autres engagements.”
Un client mature appréciera toujours un “non” clair à un “oui” qui traîne, qui flanche ou finissant en burn-out à moitié livré. Un bon client préfèrera une réponse solide à un service bancal. Et vous ? Je peux vous l’affirmer, vous vous sentirez mieux également. Parce que chaque non posé sans culpabilité vous rendra plus libre, plus crédible et plus en adéquation avec vous-même. Dire non, c’est vous rappeler et rappeler à l’autre que vous êtes un professionnel. Pas une roue de secours.
Un client qui vous épuise n’est pas un bon client, même s’il paie bien !
Il paie bien. Il a des projets intéressants. Il vous recommande. À côté de cela, il vous stresse. Il vous envoie des messages à toute heure. Il change d’avis toutes les deux heures. Il veut “juste un petit truc” en plus, tout le temps ? Et vous tenez, parce que “ses paiements valent le coup”. Mais à quel prix ?
Votre sommeil ? Votre charge mentale ? Votre plaisir de bosser ? Parce qu’à un moment, ce n’est plus du travail, c’est de la survie sous pression. Ce genre de client vous fait croire que vous êtes chanceux de collaborer avec lui. En vrai, cependant, c’est lui qui a de la chance que vous ayez accepté de tout encaisser. Et le plus ironique ? Ce sont souvent ces clients-là qui prennent le plus de place… et vous laissent le moins de souffle.
Que vous faut-il retenir ? Un bon client, ce n’est pas juste quelqu’un qui paie ! C’est un client qui respecte. Qui comprend votre mode de fonctionnement. Qui vous considère comme un partenaire, pas comme un prestataire-ressource qu’il va presser à l’usure. Et si ce n’est pas le cas, vous avez le droit (et même le devoir) de dire stop. Parce que votre énergie, votre équilibre, votre santé n’ont pas de prix.
Indépendant ne veut pas dire disponible 24/7 !
Vous avez beau l’avoir choisi, ce statut de freelance ou d’indépendant, il vient fréquemment avec un malentendu : comme vous n’avez “pas de patron”, certains pensent que vous pouvez vous adapter à tout, tout le temps. Mais être indépendant :
- ce n’est pas être en stand-by permanent ;
- ce n’est pas être joignable à 23 h un mardi soir ;
- ce n’est pas travailler les jours fériés parce que “vous êtes chez vous, non ?”.
Être indépendant, c’est justement :
- choisir comment vous souhaitez travailler ;
- fixer votre rythme, votre cadre, vos règles du jeu ;
- assumer que vous pouvez être très pro sans être connecté H24.
Et au fond, ceux qui confondent “indépendant” et “disponible en permanence” ne respectent ni votre métier, ni vos limites.
Vous n’êtes pas un service client.
Vous n’êtes pas un bouton “répondre maintenant”.
Gardez à l’esprit que vous êtes une personne. Un professionnel. Pour bien travailler, il vous faut du temps, du repos, de la concentration. Pas un fil d’urgences en continu. Si un client attend autre chose, il ne cherche pas un indépendant. Il cherche un exécutant multi-tâches, sans frontières. Et ce n’est pas ce que vous êtes !
Le respect ne se demande pas, il se construit ! Si vous attendez du respect sans poser de cadre, vous jouez à un jeu perdu d’avance. Le respect ne se quémande pas. Il se construit, dès le premier échange, en étant clair, transparent et en adéquation avec vos propres règles.
Personne ne vous demande d’être dur, froid ou distant. Simplement d’être professionnel dans les deux sens du terme : pour le client et pour vous-même. Vous avez choisi l’indépendance pour créer un cadre de travail qui vous ressemble ? Alors tenez-le ! Les bons clients le verront comme un signe de sérieux. Les autres passeront leur chemin et c’est tant mieux.
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