La solitude du freelance : personne n’en parle, mais tout le monde la vit ! – Light Agency

llustration d'une femme freelance travaillant seule sur son ordinateur, l'air fatigué et pensif, symbolisant la solitude du travail indépendant.

On vous a vendu la liberté. La flexibilité. Le « travailler où vous voulez, quand vous voulez». Mais ce qu’on a oublié de vous dire, c’est que parfois, cette liberté-là… elle pèse. Parce qu’entre deux missions, entre deux visios, entre deux fichiers à rendre, il y a vous. Seul face à l’écran. Seul avec vos doutes.

Et de temps en temps, cela crée un vide. Pas de collègues pour échanger, pour râler, pour débriefer un client pas facile. Pas de cadre extérieur pour rythmer vos journées. Et quand vous avez un petit ou gros coup de mou ? Il n’y a pas de RH, pas de « pause café», pas de main sur l’épaule.

La solitude en freelance, ce n’est pas un mythe, c’est un vrai sujet. Le pire, c’est que le sujet est rarement évoqué ou trop tard. Alors, mettons les choses à plat. Sans tabou. Sans dramatiser non plus. Juste en vrai.

Ce que personne ne dit : travailler seul, ce n’est pas toujours un luxe !

Quand un freelance démarre son activité, il parle, la plupart du temps, beaucoup de sa liberté. Pas de hiérarchie, pas de réunions inutiles, pas de collègues bruyants. Et c’est vrai : il y a un vrai plaisir à reprendre le contrôle sur son emploi du temps.

Assez vite, une autre chose s’installe cependant. Plus discret. Plus sournois : le silence. Pas celui que vous savourez pour vous concentrer. Celui qui s’étire, qui s’installe et qui finit généralement par vous faire vous demander :
« Est-ce que je suis le seul à galérer ? Est-ce que ce que je fais a du sens ? Est-ce que je suis à côté de la plaque ? »

Parce que quand nous travaillons seuls, nous n’avons pas de miroir. Pas de regard extérieur, pas de retour spontané. Et petit à petit, nous gardons tout pour nous : les petites victoires, les échecs, les doutes. Et plus personne ne voit vraiment ce que vous vivez. Même ceux vous aimant ne comprennent pas toujours. Parce que, vu de l’extérieur, vous êtes « chez vous », « à votre compte », « libre ». Alors, vous souriez. Vous répondez « ça va », même quand ce n’est pas vrai. Mais à force de tout porter seul, vous vous éloignez. Des autres. De votre énergie. Parfois même de vous-même.

La charge mentale cachée : tout repose sur vous (et personne ne le voit) !

En tant qu’indépendant, nous ne vendons pas juste du temps ou des compétences. Nous pilotons tout. La prospection, les devis, la facturation, le contenu, les suivis, les relances, la stratégie, les imprévus… Et il n’y a personne pour valider vos choix. Personne pour trancher. Personne pour dire « bonne idée » ou « on verra demain ». Vous êtes à la fois le moteur, le GPS ainsi que la carrosserie. Et certains jours, tout roule. Mais d’autres, tout clignote et vous continuez quand même. Parce qu’il le faut !

Le problème, ce n’est pas que ce soit dur. C’est que c’est invisible. Même pour les proches. Parce que de l’extérieur, les gens vous voient chez vous, « libre », « tranquille ». Ils ne se rendent pas compte que votre cerveau bouillonne en permanence, même le soir.
Les courriels que vous relisez trois fois avant d’oser cliquer sur « envoyer ». Les décisions que vous prenez seul, avec cette petite voix doutant toujours un peu. Et c’est cela, la vraie fatigue : celle de ne jamais poser ce que vous portez. Pas parce que vous en êtes incapable. Mais parce que dans ce mode de travail, tout part de vous. Et parfois, cela fait trop.

Quand la solitude s’installe, elle ne prévient pas !

Le plus sournois dans cette solitude, c’est qu’elle ne fait pas de bruit.
Elle ne frappe pas à la porte un matin avec une grosse alarme. Elle s’installe doucement. Par petites touches. 

Un jour, vous vous rendez compte que vous ne parlez à personne entre 9 h et 18 h. Un autre, que vous passez vos pauses à scroller, parce que personne ne vous appelle. Et puis, sans trop savoir pourquoi, vous commencez à perdre le goût. À remettre tout en question :

  • vous livrez, mais sans élan ;
  • vous avancez, mais sans envie ;
  • vous réussissez, mais en vous sentant seul au sommet.

Et ce n’est pas un drame hollywoodien. C’est juste une usure lente. Quelque chose qui vous ronge de l’intérieur et que vous ne savez pas forcément nommer. Le pire ? C’est qu’en freelance, vous pouvez être très entouré en ligne et quand même très seul. Des likes, des commentaires, des visios, mais pas de vraies discussions. Pas de vraies connexions. Et cela finit par peser, même si vous ne l’admettez pas tout de suite.

Alors non, ce n’est pas une « faiblesse ». Ce n’est pas un « manque d’organisation » ou une question de mental. C’est juste une réalité que vous avez intérêt à reconnaître avant qu’elle prenne trop de place.

Comment y faire face, concrètement ?

La solitude ne se supprime pas d’un coup. Mais vous pouvez éviter qu’elle prenne toute la place. Et non, il ne s’agit pas juste de « sortir prendre l’air » ou de « faire un afterwork ». Il faut créer des repères. Des vrais :

  • créez du lien, même sans parler travail. Trouvez une ou deux personnes avec qui échanger, régulièrement. Pas forcément d’autres freelances. Juste des gens avec qui vous pouvez être vrai, sans filtre. Parfois, une conversation de 10 minutes suffit à recharger la batterie mentale ;
  • mettez du rythme dans vos journées. Pas besoin d’un emploi du temps militaire. Donnez-vous cependant des points d’ancrage : une heure de début, une vraie pause déjeuner, une fin de journée claire. Le flou renforce l’isolement. Le cadre le réduit ;
  • parlez de ce que vous vivez ! À voix haute, à l’écrit, à quelqu’un… mais ne gardez pas tout en vous. Nommer ce que vous ressentez, c’est déjà reprendre la main dessus. Et souvent, vous verrez que vous n’êtes pas seul à le vivre ;
  • ne confondez pas réseau et lien social. Être actif sur LinkedIn ou en visio pro, ce n’est pas la même chose qu’échanger pour de vrai. Faites la différence. Et cultivez les deux. Le réseau, c’est utile. Le lien, c’est vital.

La solitude ne fait pas de vous un mauvais freelance, soyez-en convaincu ! Être freelance, c’est faire le choix de l’indépendance. Mais ce choix ne devrait jamais rimer avec isolement permanent. La solitude n’est pas un signe de faiblesse. Elle n’est pas la preuve que “vous n’êtes pas fait pour cela”. C’est juste une facette du métier qu’on oublie souvent de nommer.

La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez y faire face. Pas en forçant, pas en jouant à faire semblant, mais en créant du lien, du cadre et un peu de douceur dans ce quotidien exigeant. Prenez soin de vous comme vous prenez soin de votre activité. Parce qu’au final, c’est vous, l’élément central de votre réussite.

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