Pourquoi encore trop de sites internets sont inaccessibles aux malvoyants ou aux personnes aveugles ?-Light Agency

La consultation d’un site internet est devenue une activité courante pour la plupart des gens. Cependant, cela n’est pas le cas pour les personnes aveugles ou malvoyantes qui rencontrent souvent des difficultés considérables lorsqu’elles surfent sur le web. Malgré l’existence d’une loi imposant aux administrations de rendre leurs sites accessibles aux personnes déficientes visuelles depuis 2005, force est de constater que beaucoup trop de sites restent inaccessibles à ce jour. Pourtant, il existe des solutions techniques relativement simples permettant d’améliorer significativement l’expérience utilisateur pour ces personnes handicapées visuelles. Alors pourquoi encore tant de réticences et quels sont les enjeux derrière cette question ? Je tente aujourd’hui dans ce billet d’en comprendre les raisons profondes ainsi que les éventuels moyens mis en place pour y remédier efficacement.

Les raisons de l’inaccessibilité des sites internet aux personnes malvoyantes ou aveugles

L’inaccessibilité des sites internet aux personnes malvoyantes ou aveugles est un problème majeur qui nuit à leur autonomie et les empêche de participer pleinement à la vie numérique. Bien que les services publics et certaines grandes entreprises privées soient tenus par la loi d’offrir une accessibilité équivalente pour tous, peu le font effectivement en raison du manque de sanctions. Les aides techniques telles que :

  • les synthèses vocales ;
  • les afficheurs braille ;
  • les logiciels de grossissement ;

sont indispensables pour permettre aux déficients visuels de naviguer sur Internet. Cependant, ces outils ne peuvent pas compenser tous les défauts d’accessibilité des sites web. De plus, ils sont souvent très coûteux, ce qui limite leur diffusion à grande échelle. Selon une étude récente publiée par la Fédération des aveugles de France, seulement 7,5 % des sites internet publics publient leur niveau de conformité avec la loi sur l’accessibilité, tandis que ce chiffre tombe même à 2,7 % pour ceux appartenant au secteur privé. Ce constat montre clairement qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine afin d’améliorer l’autonomie numérique des personnes malvoyantes ou aveugles.

Pour résoudre cette problématique, il est nécessaire non seulement d’avoir une véritable autorité chargée du contrôle, mais également mettre en place des sanctions plus sévères contre ceux qui ne respectent pas leurs obligations légales en matière d’accessibilités numériques. Il conviendrait aussi d’intégrer davantage cette question dans toutes formations liées aux métiers du web afin sensibiliser davantage les professionnels de ce domaine.

Enfin, il est important de souligner que l’inaccessibilité numérique ne touche pas seulement le web, mais se retrouve, par ailleurs, dans d’autres domaines tels que :

  • l’éducation ;
  • le milieu professionnel ;
  • les transports. 

Cela montre clairement qu’il reste un long chemin à parcourir pour améliorer la culture du handicap dans notre société française et permettre une véritable inclusion des personnes malvoyantes ou aveugles.

Que dit la loi à ce sujet ?

La loi est pourtant très claire sur l’obligation d’accessibilité des sites internet pour les personnes en situation de handicap, et notamment les aveugles. Les organismes publics, privés ou associatifs ont une responsabilité légale à rendre leurs services accessibles aux personnes handicapées. En cas de manquement à cette obligation, ils s’exposent à des sanctions prononcées par le ministre chargé des personnes handicapées. De plus, ces organismes doivent publier en ligne une déclaration du niveau d’accessibilité de leurs services de communication au public afin que chacun puisse savoir si leur site est accessible ou non.

Le recours pour excès de pouvoir peut être utilisé dans le cas où un organisme ne respecte pas son obligation légale d’accessibilité. Ce dernier offre alors l’opportunité aux personnes concernées de demander l’annulation d’un acte édicté par une personne morale qui n’a pas respectée ses obligations légales.

Comme l’affirme Jean-Marc Ayrault : « L’inclusion numérique doit faire partie intégrante du principe général d’égalité devant le service public. » Il convient donc que chaque organisme prenne conscience qu’il a un rôle important à jouer dans cette inclusion numérique. Par conséquent, ils doivent se conformer scrupuleusement aux règles édictées par la loi en matière d’accès pour tous aux contenus diffusés sur Internet.

Les solutions envisageables pour rendre les sites accessibles aux malvoyants ou aveugles 

Afin de pallier le problème d’inaccessibilité pour les malvoyants ou les personnes aveugles, plusieurs solutions sont envisageables. Tout d’abord, il convient de mettre en place une politique publique incitative visant à encourager les entreprises et organisations à rendre leurs sites web accessibles aux personnes handicapées visuelles. Cette politique pourrait être renforcée par une législation exigeante imposant l’inclusion obligatoire des standards WAI (Web Accessible Initiative) dans la conception des sites web.

En outre, il serait judicieux de former davantage les développeurs au respect des normes WAI. Ces derniers seraient ainsi capables d’intégrer dès le début du projet toutes les fonctionnalités nécessaires pour faciliter l’utilisation du site par tout type d’utilisateur. Enfin, il serait également nécessaire de rendre obligatoire le test auprès des utilisateurs ayant différentes capacités avant chaque publication afin de s’assurer que toutes les fonctionnalités ont été correctement intégrées et que le site est opérationnel à tous sans exception.

Vous l’aurez ainsi compris, l’inaccessibilité des sites internet aux personnes malvoyantes ou aveugles est un problème majeur qui nuit à leur autonomie et les empêche de participer pleinement à la vie numérique. Bien que la loi exige depuis 2005 aux administrations de rendre leurs sites accessibles, force est de constater que beaucoup trop de sites restent inaccessibles aujourd’hui. Les raisons sont multiples : manque d’autorité chargée du contrôle, sanctions peu sévères pour ceux qui ne respectent pas leurs obligations légales en matière d’accessibilités numériques, coût élevé des aides techniques indispensables pour permettre aux déficients visuels de naviguer sur Internet… Pour remédier efficacement à cette problématique, il conviendrait non seulement d’avoir une véritable autorité chargée du contrôle, mais également mettre en place des sanctions plus sévères contre ceux qui ne respectent pas leurs obligations légales. La question n’est donc pas simplement technique, mais bien sociétale, car elle touche directement notre capacité collective à inclure chacun dans nos modes communication modernes.

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